lundi 10 mai 2010

Technologies chirurgicales : première greffe du visage.

L'évolution des technologies chirurgicales est littéralement exponentielle. Il y a tout juste un demi-siècle, la plupart des médecins ne savaient pas encore s'il allait être possible d'effectuer des greffes en utilisant une quelconque partie du corps d'un donneur et la transplantant sur un receveur. La première greffe officielle, celle d'un rein sur un jeune homme, remonte à 1952. Celui-ci mourut d'une défaillance immunologique 21 jours plus tard. En comparant avec les possibilités chirurgicales d'aujourd'hui, on peut réaliser à quel point le progrès technologique a été important.

Un exemple assez démonstratif : en novembre 2005 (soit seulement 60 ans après la première greffe de rein), la première transplantation partielle du visage avait lieu à Amiens en France. L'opération a été réalisée avec succès : la patiente est toujours vivante 5 ans après la grave opération.

Les conditions nécessaires à une telle greffe sont absolument exceptionnelles. D'abord, le patient doit avoir un visage ayant subi de terribles mutilations pour nécessiter une opération d'une pareille envergure : la patiente française avait été gravement défigurée par son chien. Ensuite, il doit y avoir un donneur dont toutes les caractéristiques sont compatibles, autant au niveau immunologique qu'anatomiques et esthétiques. Finalement, l'opération nécessite une équipe compétente et très spécialisée dans le domaine des greffes pour tenter un pareil travail. Par chance pour la femme de 36 ans, toutes ces conditions étaient remplies. Elle a pu profiter de cet exploit médical qui lui a permis de recouvrer plusieurs fonctions physiologiques vitales.


L’équipe médicale qui effectuait la chirurgie considère que cette greffe est un coup d’éclat. Même si la greffe semblait complexe à effectuer au niveau technique, le véritable problème de ce genre d’opération résidait à la probabilité de rejet de la partie transplantée, la greffe de la peau étant le tissu le plus antigénique qui soit. Selon le chirurgien, cette réalisation était un tournant dans l’histoire médicale et allait amener de grandes avancées dans la chirurgie réparatrice. L’avenir lui donnera raison. Au cours des cinq dernières années, deux autres greffes partielles du visage ont été effectuées, dont une en Chine et une autre en Espagne.

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